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  • ...complémentaire au Blogade 25


     

    Si Dieu existe, qui est-il vraiment ce Créateur de l’Univers ?

    C’est une question que se posent des scientifiques et qu’à partir des connaissances scientifiques d’aujourd’hui, les théologiens devraient aussi s’interroger et reviser leur vision anthropocentrée en remettant l’homme à sa place dans la Nature et dans l’évolution de la Création. Il faut toujours avoir l’humilité du savoir car croire que Dieu existe ou plus précisément qu’UN dieu puisse exister n’a jamais été qu’une croyance. Or, la Science exclut l'opinion, et elle est aussi exclut de dialectique éristique par Schopenhauer (1864).

    Les recherches des scientifiques sur l’origine de l’Univers tout comme sur l’évolution de la vie sur notre planète Terre est un cours depuis plusieurs millénaires sans que jamais les théologiens, notamment chrétiens, n’aient accepté de les prendre en considération en les confrontant avec les récits bibliques datés de plusieurs millénaires. Or, aujourd’hui, cette connaissance montre de plus en plus les contradictions entre les faits et les interprétations religieuses fondées sur la Bible. Des études de faits acquis et vérifiés, et en aucun cas sur des croyances, ont démontré que le rôle attribué à des actions de Dieu s’est révélé n'être que la conséquence de l’évolution depuis l’origine de notre Univers (Blogade 15).

    Le meilleur exemple est la Genèse, premier livre de l’Ancien Testament. Ce dernier commence avec l’existence du Temps, ou plus précisément la flèche du Temps (Blogade 25), sans laquelle aucune évolution n’est possible, dont celle de la vie sur Terre depuis plus d’un milliard d’années pour ne citer que les grands groupes zoologiques. Bien plus récents les mammifères évolués dans le groupe des Synapsides au Jurassique inférieur (Mésozoïque ou ère secondaire). Notre genre Homo a évolué au cours des derniers 3,5 millions d’années et notre espèce humaine n’a qu’une existence d’environ 300 000 ans. Ce sont bien des faits qui obligent de mettre, voire remettre, les interprétations bibliques dans leur contexte historique, et accepter que nombre de ces interprétations sont aujourd’hui largement obsolètes.
    On peut donc légitimement de se poser la question de l’existence d’un Dieu Créateur et de revoir notre relation à ce Dieu au sein de la création de l’Univers.

    Tout conservatisme a toujours conduit à l’extinction, face à la progression de l’évolution : notre espèce est entrain de l’ignorer préférant sacrifier au Veau d’Or de la surconsommation, rejetant le changement écologique en cours et ses conséquences fatales pourtant liées aux seuls humains (à 95% ; IPP (2023) : rapport GIEC), et ce sont en majorité les interprétations bibliques anthropocentrées qui en sont à l’origine (Blogades 20, 23).
    Aujourd’hui, les scientifiques constatent que notre espèce est incapable de « jardiner » notre planète hors de son profit économique, donc au détriment de la Nature : elle n’en a simplement pas encore la connaissance scientifique. L’extinction des nombreuses espèces humaines contemporaines ou précédentes de la nôtre était très souvent liée à des changements écologiques tout comme les innombrables exemples d’espèces vivantes au cours des quelque 550 millions d’années, comme en attestent d’innombrables études scientifiques.
    L’extinction de notre espèce (elle ne sera pas la première !) n’aura aucune conséquence pour la sauvegarde de la Création, et, même au contraire, elle aura un indéniable effet positif sur la vie sur notre planète Terre. L’épisode Covid a mis en exergue les effets néfastes des comportements de l’homme sur son environnement et la rapide récupération de la Nature quand l’homme était consigné à la maison.

    Quel dieu pourrait prétendre en ce jour que cet homme soit appelé à soumettre la Terre pour l’administrer pour lui ? Car le verset 28, Genèse chapitre 1 de la Bible, « et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » est à analyser dans son époque, c’est-à-dire du Néolithique précéramique, quand la population humaine mondiale, estimée à environ 200 millions d’individus, subissait les premiers effets du changement climatique de la nouvelle période interglaciaire actuelle et que déjà sa survie était en cause (Blogade 17).
    Si la Bible évoque les premiers épisodes du changement climatique, évidemment sans connaître les conséquences constatées à ce jour, il est difficile de constater que les religions chrétiennes sont, aujourd’hui, incapables de mettre leur vision pour notre proche futur en cohésion avec nos connaissances en ce même jour. Pire nombre de prise de position sont contraire à notre survie même, car leurs effets pourtant scientifiquement connus sont rejetés ou méconnus par les religions : un exemple récurrent concerne les migrations et les surpopulations (Blogade 12).
    Il est vrai que débattre (Blogade 14) et mettre en relation le sombre avenir de notre espèce avec une réinterprétation biblique face à nos connaissances scientifiques impliquent de faire le bilan catastrophique du jardinier de la Terre (Blogade 24) ! Et pourtant, nous nous éloignons de plus en plus d’une vision chrétienne face à des populations humaines meurtries sur tous les continents, oubliant aussi qu’à des faits scientifiques avérés et démontrés ne peuvent s’opposer des dogmes ou écrits bibliques (Blogade 22).

     

    Christian de Mittelwihr



    Emig C. C. (2009). Science et Théologie : quelques bases pour renouveler le débat. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_01-2009, p. 1-6.
    Nota : Ce travail a fait l'objet d'une communication orale (même titre) au 131e Congrès National des Sociétés Historiques et Scientifiques: Traditions et Innovation (Grenoble, 2006). Recueil des Résumés des communications, CTHS, p. 90-91.

    IPP (2023). AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023 - Synthèse du rapport du Giec [20 mars 2023 - en anglais].
    Un résumé en français est disponible à https://climat.be/changements-climatiques/

    Schopenhauer A. (1864). Die Kunst, Recht zu behalten (traduit en français sous L'Art d'avoir toujours raison). Leipzig, 74 p.

    D'autres références dans des blogs précédents, signalés dans le texte.


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    Blogade 27 - Mise en ligne le  3 juillet 2024

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