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![]() Ce dessin [1] traduit un comportement général de nos citoyens face à ce qui n’est qu’un changement de l’évolution écologique de la Terre, comme nous en connaissons des dizaines depuis des centaines de millions d’années. Les premières espèces humaines (du genre Homo) ont évolué depuis environ 3,5 millions d’années et plus d’une vingtaine d’espèces sont connues. Parmi les espèces humaines contemporaines de notre espèce, plusieurs se sont éteintes au cours des changements écologiques liés à des périodes glaciaires dont Homo neanderthaliensis (il y a environ 30000 ans AP, durant la glaciation de Würm). Dessin de © Patrick Chappatte dans le © Canard Enchaîné. Aujourd’hui, la période interglaciaire post-würmienne [2] provoque un réchauffement depuis environ 12000 ans AP avec deux points inédits, c’est la première fois qu’une espèce humaine étudie un tel phénomène et que cette espèce est responsable de plus de 90% du réchauffement. Créant un déséquilibre dans les écosystèmes, il devient impossible de prévoir les conséquences qui en résultent : la complexité des relations dépasse nos connaissances scientifiques [3]. Il devient de plus en plus évident que les effets dépassent déjà les moyens que notre société est capable de mettre en œuvre feux, inondations et sécheresses comme ces dernières semaines l’attestent. Alors après nous le déluge ne fait qu’aggraver la situation pour la rendre catastrophique, sauf que ce n’est pas après nous, car le début de ce « déluge » date de 2000 et que ce sont nos enfants et petits-enfants qui vont subir notre héritage, impossible à refuser ! Face à un indispensable changement qui implique la fin de notre société de consommation exacerbée depuis des décennies et un changement radical du mode de vie pour un rapide 0 combustibles fossiles, il devient plus satisfaisant que rejeter les réformes nécessaires ; pour cela des citoyens sont en colère et font des casserolades, contre ceux qui imposent des réformes qui empêchent de continuer une vie quotidienne qui est déjà du passé et sans futur. Ils devraient être en colère contre eux-mêmes, se taire, apprendre, puis réfléchir. Faire une liste de ce qu’il ne faut plus faire demanderait au moins d’écrire un livre (déjà lire les 1000 pages du dernier rapport du GIEC ! - synthèse : voir Références) et sa lecture ne serait pas facilités par l’inculture scientifique et les affects de notre société : donc de savoir comment s’adapter à ce changement à partir des conditions actuelles et non du passé [4]. Ainsi pour bénéficier d’une retraite encore faut-il y arriver, et, après les années 2030, difficile de faire des prévisions. Sans oublier que notre vocabulaire est totalement inadapté à la réalité, par ex. catastrophe naturelle, oui pour un séisme, non pour les feux, inondations, sécheresses, car elles sont des conséquences directes de nos comportements et les assurances vont en ce sens. Retour à la nature est souvent évoqué mais sans dire comment car nous appartenons à une espèce animale, et chacun est régi par sa génétique, son histoire, son environnement donc soumis aux autres espèces et à leurs relations trophiques : ainsi, il faut réapprendre à vivre dans notre niche écologique sans en sortir, même pour les vacances cela arrivera de gré ou imposer par la nature en supprimant nos moyens… jusqu’à la vie. Christian de Mittelwihr Notes : [1] L’expression après nous, le déluge est attribuée par le peintre Quentin de La Tour à Madame de Pompadour à l’adresse de son amant Louis XV lors de la défaite, le 5 novembre 1757 à Rossbach, des troupes franco-autrichiennes face à l’armée prussienne du Roi Frédéric II. [2] Période ihterglaciaire qui va encore s’étendre sur des milliers d’années, et sera suivie par une nouvelle période glaciaire (ou glaciation). [3] Nous commençons seulement à appréhender la complexité des relations trophiques au sein des arbres et de la forêt. [4] Les acquis sociaux du siècle dernier ont déjà volé en éclat et pourtant combien les revendiquent toujours, même la spécialité de certains syndicats. Références Arnaud P. M. & C. C. Emig (1987). La population, unité fonctionnelle de la biocoenose. Acte Coll. Nat. CNRS Biologie des populations, Lyon 1986, p. 69-72. IPP (2023). AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023 - Synthèse du rapport du Giec [20 mars 2023 - en anglais]. |
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Blogade 23 - Mise en ligne le 4 juin 2023 |
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