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  • Droit devant... le précipice ! Trouvez l'erreur...

    Face à des changements drastiques [1], toute espèce, et l’homme en est une, n’ont que des capacités à évoluer réduites à cause de leur génétique et de leur histoire selon les populations. Pour utiliser un langage politique, la résilience face à un événement est toujours limitée, aussi quand une espèce n’a plus la possibilité de réaction du fait de ses limites génétiques et historiques, elle est en extinction, locale ou mondiale.

    Grâce à la connaissance scientifique des temps géologiques, nous avons des dizaines, des centaines d’exemples sur diverses faunes : cette connaissance a été iniciée à la demande des pays dits aujourd'hui développés (ceux qui consomment en un an six fois la production de la Terre) et qui, pourtant, sont incapables d’en accepter les résultats qui remettent en cause fondamentalement des modes de vie devenus anachroniques, mais que les acteurs socio-économiques [2] de ces pays maintiennent sans tenir compte des changements drastiques de tous ordres annoncés et survenus depuis une cinquantaine d’années.

    Et pire, en omettant leurs propres erreurs, ils attribuent nombre de nos vicissitudes en choisissant les mauvais boucs émissaires [3] et en demandant des solutions qui ne font qu’empirer la situation du présent et obérer celle de notre futur. Une situation qui devient de plus en plus difficile à chaotique à cause l’incapacité de l’espèce humaine d’envisager des solutions viables car contraires à leurs envies devenues des besoins, chacun les siennes. Or sans envie [4], il n’y a plus d’espérance, comme l’a montré la pandémie du covid concernant la fragilité psychologique et économique des citoyens, en y incluant l’incapacité de protection soutenue face au virus.

    Des exemples fourmillent sur des centaines de millions d’années, pleins dans les publications scientifiques que personne ne lit, ou mieux ne veut lire. Alors, quatre exemples à la une ces derniers jours :

    ♠ La réplique de grotte Cosquer, inaugurée à Marseille, devient l’occasion d’une visite culturelle, mais rien sur l’histoire réelle depuis la dernière glaciation. Une entrée sous-marine de la grotte à 37 m de profondeur quand le niveau de la mer avait atteint -120m du niveau actuel. Facile pour un bon plongeur avec le matériel de plongée aujourd’hui, mais les occupants dessinateurs y entraient à pied sec… quelle remontée de la mer depuis la phase interglaciaire en cours en ce moment (aussi nommée changement climatique !) depuis environ 10-12 000 ans. Et pourtant aujourd’hui les habitants des littoraux marins ont la prétention de se battre contre la montée des eaux en dépensant inutilement des fortunes, et plus utiles ailleurs. Mais chacun pense avoir une bonne solution !

    Évolution paléo-océanographique des eaux du Bassin occidental de la
    mer Méditerranée depuis la fin de la dernière glaciation de Würm.

    ♠ La rareté du blé entraînant les prix d’autant plus haut qu’il y a de la demande, s’y ajoute comme toujours des causes annexes aggravantes (surpopulation, guerre, sécheresse, usage inconsidéré des combustibles fossiles, etc.). Celles-ci vont significativement se cumuler avec notre perte du pouvoir d’achat. Bien des études scientifiques avaient largement alertées, que valent ces lanceurs d’alerte ? Les prévisions 2022 pour l’agriculture française sont peu encourageantes avec de possibles baisses jusqu’à 50% de certaines productions par rapport à 2021. Quel sera le prix des tomates cet été – envisagé une hausse de 70 % par rapport à 2020 ? Et l’accélération du changement écologique impactera sûrement l’année 2023, reste à savoir jusqu’à quel pourcentage pour l’agriculture, la sécheresse, les inondations, la grêle, tornade etc.

    ♠ Pour contrer la perte du pouvoir d’achat le citoyen demande des subventions que payent comme d’habitude les contribuables ! Et il faut ajouter une augmentation des salaires qui augmenteront d’autant les prix et à acheter low-cost (outre la piètre qualité) cela tire les salaires vers le bas. Trouvez l’erreur. Discrètement nous continuons à rouler en aggravant le changement climatique. Plus nous construisons (= bétonnage) et moins il y a de surface cultivable. L’eau aussi va se limiter. Plus nous sommes et plus nous appauvrissons. Mais tous réclament d’avoir une vie décente : une exigence qu’il n’est plus possible à satisfaire.

    ♠ Et le pire est en voyant au 2e degré l’exemple de la guerre en Ukraine : l’espèce humaine pour ses besoins économiques et politiques est entrain de transformer notre planète en un champ de ruine et en notre cimetière aussi, ce que les nationalismes émergeant partout ne font qu’accélérer avec le soutien complice des peuples. Sans omettre le risque nucléaire. Mais, contrairement aux Ukrainiens et autres réfugiés, nous n’avons pas une autre Terre où nous enfuir pour ne pas avoir à affronter la réalité dont nous sommes chacun responsable.

    Alors que nos connaissances du Passé devraient nous servir à affronter avec justesse et sans compromission notre avenir,  nous voulons toujours revenir à la vie antérieure disparue marquée par nos erreurs qui nous ont conduit à la situation actuelle.
    Je ne peux m’empêcher de penser chaque fois au récit biblique de Sodome et Gomorrhe. Un ange dit à Lot : Sauve-toi, pour ta vie; ne regarde pas derrière toi, de peur que tu ne périsses. … La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel [Blog 15].

    Les lois de la Science nous ont appris qu’il n’y a aucun retour possible et que tout regard en arrière est mortel tout comme l’incapacité d’évoluer. Et comme en génétique, une mutation n’implique pas qu’elle soit bonne et avec l’âge peut se révéler mortelle, laissant  seules les bonnes se transmettre. Ainsi, l’inégalité « naturelle » est un moteur primordial dans l’équilibre et l'évolution de la Nature : elle pilote la biodiversité.

    Christian de Mittelwihr



    Sur les références :

    Plusieurs dizaines de travaux sont publiés tous les mois dans des journaux scientifiques, la plupart en anglais. Les résultats et conclusions mettront des années, souvent une vingtaine, avant une mise à jour des connaissances dites grand public. Catastrophique quand on envisage les problèmes à venir en 2030 ! Encore une inégalité de cigale !


    Notes :

    [1] De tels changements sont connus et décrits depuis plus de 550 millions d’années et sont « naturels », sauf aujourd’hui et exclusivement pour notre espèce humaine, car sous divers vocables (changement climatique, catastrophe écologique, etc.) ce ne sont que des catastrophes économiques, voire touristiques, d’autant plus grandes qu’elles se produisent dans des lieux surpeuplés. Cela concernent aussi les feux de forêts. En augmentation pour des décennies.

    [2] Adjectif, qui concerne à la fois le domaine social et le domaine économique, et les relations qu'ils entretiennent. Tout citoyen est ou devrait en être un acteur !

    [3] En ce moment les Français votent pour leurs boucs émissaires… Président et Députés… les futurs perdants ont déjà choisi les leurs ! Comme si cela était la solution pour notre futur.

    [4] Une condition néanmoins, celle d'être réalisable par soi-même et non par d'autres. Ainsi, selon des formulations actuelles, exiger une vie décente, un maintien du pouvoir d'achat, une baisse du prix des carburants, un logement, et autre envie sont devenues impossibles à satisfaire, au moins dans les conditions exigées. Et à relire la fable de la Fourmi et de la Cigale. En rappel, la solidarité dans une société n'est ni un droit, ni un devoir, mais un contrat à deux avec respect et reconnaissance mutuelle entre celui qui donne et celui qui reçoit, souvent par l'intermédiaire d'une structure d'état (incluant par impôts !) ou d'une association. Certains partis politiques et syndicats sont particulièrement ignorants de l'inégalité naturelle, et voulant la supprimer par l'argent : à méditer... apprendre à pêcher et non donner du poisson !


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    Blogade 20 - Mise en ligne le  11 juin 2022

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