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  • La Bombe P a explosé !

    La Bombe P [1] a explosé devant nous, sans bruit, à l’insu de notre plein gré, il y a peu d’années. Et pourtant, nous ne pouvions l’ignorer depuis la publication scientifique prémonitoire du Prof. Paul Ehrlich de l’University of Stanford , en 1968, traduit en français en 1970 et publié sous le titre « la Bombe P, 7 milliards d'hommes en l'an 2000. »
    En effet, la courbe de croissance des populations humaines tendant vers l’exponentiel ne pouvait que conduire à une issue fatale entraînant la mort de centaines de millions personnes. Le principal facteur limitant était à l’époque l’accès à l’eau, qui est devenu critique au cours des décennies notamment dans les pays du tiers-monde et aggravé par leur démographie et par la montée d’un tourisme de masse. Puis, vers de la fin du siècle dernier, il s’y ajoute rapidement les conséquences du changement climatique, en prémices des changements écologiques actuels.

    Face aux lanceurs d’alerte que sont les scientifiques, les défenseurs des lendemains qui chantent, les économistes prônent que seule la croissance nous permettra de mieux vivre et plus une population croit en nombre et mieux nous vivrons et nos enfants plus que nous ; au vu de la baisse de notre taux de natalité, il faut accueillir des migrants pour payer nos retraites ! Et d’ajouter que, par leur calcul linéaire, loin des alertes des écologues, jugés catastrophistes, la Terre pourra nourrir 9 milliards d’humains grâce à l’agriculture intensive aux OGM et pesticides.

    Les récents facteurs de stress de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, à savoir les restrictions COVID-19 [2] et les événements climatiques devenus extrêmes, ont décimé les terres agricoles et perpétué certaines des pires pénuries alimentaires mondiales depuis des décennies. Face à la fragilité du système alimentaire international, certains d'entre nous ont le luxe de disposer d'options alimentaires alternatives. Mais beaucoup ne le peuvent pas .

    Notre réveil brutal révèle que ce fut qu’un rêve et que notre quotidien tend à se transformer en cauchemar à répétition. Nous n’avons voulu accepter notre responsabilité en la transférant sur les générations à venir. Et , nous n’avons toujours pas compris que le miroir aux alouettes n'a jamais existé et que plus nombreux nous sommes et moins bien nous vivrons dans un monde de plus en plus cher, conséquence du partage d’un gâteau aux dimensions fixes. Notre liberté est de plus en plus réduite et notre seule espérance est dans une évolution rapide des populations humaines face à une extinction qui pourrait sinon être rapidement inéluctable !

    En surpopulation, seule la décroissance à commencer par celle de notre espèce peut s'opposer à la politique des petits pas, avec réduction de toute notre consommation (incluant déplacements, énergie, etc.). C’est une révision complète de nos modes de vie et de notre économie… et ne plus confondre nos envies avec nos besoins. Le respect de la biodiversité par l’espèce humaine commence par elle-même et sa capacité à se remettre dans la nature et non plus à la dominer à son seul profit [voir Blog 16, Blog 17, Blog 18] et suivants.

    Des études scientifiques en écologie et génétique ont porté sur les relations et réactions entre nombre de populations animales et végétales, face à une surpopulation et à des « espèces » invasives. Notre espèce n’y échappe pas et une bonne connaissance scientifique aurait permis et permettrait d’éviter bien des erreurs, incluant nombre de bons sentiments !

    Seule notre très rapide capacité à évoluer face aux changements écologiques et à réduire notre pression démographique permettra d’envisager une possible survie de notre espèce. Nous ignorons souvent que les dizaines d’espèces humaines qui nous ont précédés se sont éteintes suite à un drastique changement climatique… c’est notre tour d'y être confronté !

    Et tout regard en arrière est mortel ! [voir Blog 15]

     

    Christian de Mittelwihr

     


    Quelques références :

    Biraben J.-N. (2003). L’évolution du nombre des hommes. Population et Sociétés, 394, p. 1-4.

    Ehrlich P. (1968). The Population Bomb. New York, Ballantine Books. Traduit en français et publié par Fayard en 1970 sous le titre « La Bombe P : 7 milliards d'hommes en l'an 2000 »

    Ehrlich P. R. & A. H. Ehrlich (2009). The Population Bomb Revisited. Electronic Journal of Sustainable Development, 1, 63–71.

    Emig C. C., 2019. Une église verte… labélisée. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_02-2019, p. 1-7.

    Emig C. C., 2020. Mes articles dans la presse écrite protestante. Série "Mots de Mémoires", vol. 1, Edition CdM Créations, Marseille, 54 p. go



    Notes :

    [1] Appelé ainsi par les scientifiques français, P signifiant population.

    [2] Les origines de la pandémie de la Covid-19 [son nom scientifique est SARS-CoV-2] a rapidement montré les nombreuses dérives de nos modes de vie à cause de notre énorme ignorance ou aveuglement à ne pas vouloir admettre les conséquences de nos connaissances scientifiques. Et d’autres SARS-CoV-, ou autres virus, sont en attente d’une nouvelle pandémie. Notre surpopulation nous y condamne ! Pour ceux et celles qui rêvent d’un retour à la « normale », qu’ils se rappellent que la grippe tue encore 15 000 personnes par an en France !


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    Blogade 19 - Mise en ligne le  5 octobre 2021

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