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Un jour, lors d’une discussion avec un pasteur dans ma paroisse, j’évoquais la responsabilité des Églises chrétiennes dans les causes du changement climatique qui est aujourd’hui un grand changement écologique, le climat n’en étant plus qu’un facteur de l’évolution en cette période interglaciaire, et à répéter inlassablement aggravé par l’homme à 95%. Je lui avais cité le verset 28 du premier chapitre de la Genèse. Passons sur sa réaction et de me citer la contribution du mouvement Église verte [1] En rentrant, j’ai un peu abusé de l’ordinateur qui m’a proposé la liste ci-dessous extrait de la Bible, jusque dans les Epîtres du Nouveau Testament.
L’emprise de l’Homme sur la Terre, accordée par le Dieu de la Bible, est définie, ci-dessous, selon la signification actuelle, ce que des chrétiens "temporisent" (surtout catholiques), ce qui ne peut se faire sans reprendre historiquement les effets (devenus catastrophiques !) sur plus d'un millénaire :
Cette domination sur la Nature est à l’origine de notre crise écologique actuelle… et nous en sommes là à cause de notre interprétation du monde par une lecture judéo-chrétienne de la Bible dans une vison totalement anthropocentrée. Une autre erreur est de n’avoir accepté que la Création de l’Univers évolue, change, se modifie, s'adapte, sous les changements de conditions écologiques, et ce depuis des milliards d’années que la vie existe sur Terre, et de n'avoir mis Dieu dans sa Création [2]. En conséquence, des écrits du passé lointain ou proche sont toujours à remettre en question en les adaptant à cette évolution constante, et ceci vaut aussi pour la Bible et la vision du Dieu Créateur. Pour l’instant, nous en sommes là, car il est difficile de changer radicalement notre mode de vie (comme nous devrions le faire) et pour les Églises chrétiennes tous leur dogmes et interprétations bibliques. Certains versets ont parfois conduit à mettre aussi l’homme [3] parmi les animaux ; nous mesurons aujourd’hui jusqu’où peuvent mener les dérives dans leurs applications, y compris de la part d’Églises chrétiennes et pas toujours des petites ! C’est, en référence à ces versets, que l’homme justifie son action prédestinée de jardinier de la Terre, un refrain chez les agriculteurs. Or, depuis 50 ans, nous subissons, plus chaque jour, les résultats des effets de notre incapacité à remplir ce métier, par ignorance ou vénalité, car la Nature, donc toutes les autres espèces vivantes ont une capacité de résistance et de résilience, que les auteurs de la Bible évidemment ne pouvaient connaître, même si la vie sur Terre avaient déjà quelques milliards d’années. À cause de notre boulimie de sur-consumérisme, nous utilisons, depuis des décénnies, en un an plus que notre Terre peut fournir et cette domination prend fin au grand dam de tous les citoyens et surtout de leur "porte-monnaie". Ne pas vouloir l’admettre, alors que nous sommes tous les responsables, conduit à la recherche continuelle d’un bouc émissaire, et pourtanton revient toujours au responsable vrai : NOUS. Le réveil sera très dur ! Et, selon une loi écologique, ce sont les faibles et les malades qui seront les premiers touchés [4], c’est ainsi depuis des centaines de millions d’années.
Christian de Mittelwihr
Nota : lire Blogade 22 pour les définitions des termes Écologie et Environnement (aussi nommé écologisme ou écologie politique). Notes : [1] Avec une confusion énorme entre environnement (ou écologisme) et écologie (Emig, 2019), mais logique puisque les religions chrétiennes sont toutes anthropocentrées, comme l’atteste la liste biblique ci-dessus. À ce mouvement catholique, l’EPUdF (Église Protestante Unifiée de France) est adhérente. Les activités du mouvement sont très loin de la situation réelle sur Terre. La réponse de mon pasteur fut mieux un peu que rien du tout, mais le défi face à l’aggravation de l’évolution en cours se calcule en une ou deux décennies et non plus pour la fin du siècle. [2] Dès l'apparition du temps, dans l'Univers, son évolution est devenu irréversible : il y a un alpha et un omaga (Apocalypse, 1: 8 et 21:6), une naissance et une mort, et cela concerne toute la Création, y compris son Créateur (Emig, 2008) ; c'est que nos connaissances scientifiques se sont fortement agrandies depuis les écrits de l'Ancien Testament - une galégade ! Et notre espèce animale n'en est qu'une des conséquences, parmi des millions d'autres. [3] L’homme est bien une espèce animale, et plus précisément du genre Homo. Et les études scientifiques ont montré que nombre de comportements et de caractères, que beaucoup pensaient spécifiques et uniques à notre espèce, sont à partager avec bien d’autres espèces, dont souvent une grande partie de notre ADN (98,8 % avec les cousins chimpanzés). [4] La seule chose à faire n’est de subventionner les « pauvres », encore faudra-t-il encore pouvoir le faire, mais de changer notre mode de vie et de consommation, ce que nous aurions du faire depuis des décennies. Plus nous attendons et plus notre adaptation sera difficile, si elle est encore possible. Quelques références Bourg D. (2024). Dévastation, la question du mal. PUF, Paris, 316 p. Emig C. C., 1998. Quand l'écologue interpelle le chrétien... AutresTemps, Cahiers d'Éthique sociale et politique, 59, 97-104. Emig C. C., 2008. La naissance du temps et ses conséquences. In : Penser le temps... Actes du 129e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques (Besançon, 2004). Collection orientations et méthodes, 11. Éd. CTHS, Paris, p. 51-62. Emig C. C. (2009). Science et Théologie : quelques bases pour renouveler le débat. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_01-2009, p. 1-6. Emig C. C. (2019). Une église verte... labélisée. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_02-2019, p. 1-7. IPP (2023). AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023 - Synthèse du rapport du Giec [20 mars 2023 - en anglais]. Louandre A. (-). Lynn White : le christianisme à l'origine de la crise écologique ? Anas†asis, https://collectif-anastasis.org/2022/11/26/lynn-white-le-christianisme-a-lorigine-de-la-crise-ecologique/. Consulté le 18 septembre 2004. McCarthy J. (2008). Théologie et écologie. Nouvelle Revue théologique, 130 (3), p. 550-572. Nieuwerth K., Pavlovic P. & A. Shaw (2022). Every Part of Creation Matters. A discussion paper. Globethics.net, Genève, CEC series n° 8, 105 p. White L. T. (2019). Les racines historiques de notre crise écologique. PUF, Paris, 96 p. D'autres références dans des blogs précédents. |
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Blogade 28 - Mise en ligne le 20 septembre 2024 |
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