Numéro (5-11 septembre 2002) de
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Limpossible développement MITTELWIHR
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Contribution au débat suscité par le Sommet de la Terre de Johannesbourg Le « sustainable development » a été malencontreusement traduit en français par « développement durable » au lieu de « développement viable » - car « sustainable » a un rapport à la vie – alors que la traduction française est une approche par la mort par la transmission de lhéritage du père aux enfants. Les Français y ajoutent que les pouvoir publics et privés doivent ou devraient gérer les activités en bons pères de famille... sans laisser la parole aux enfants, car les pères sont pour le maintien des acquis antérieurs ce qui referme le développement sur lui-même et la décision est isolée des faits réels. Aujourdhui il nest pas possible de proposer quelques versets de la Bible comme base de réflexion sur le développement quand quelques autres ont été utilisés durant des siècles, voire des millénaires, pour aboutir à la situation actuelle de lhumanité, y compris la mondialisation. La difficulté des Eglises est de se préoccuper de problèmes pour lesquels elles nont pas été préparées, pour lesquels rien dans leurs théologies ne leur permet dintervenir pour pouvoir envisager un futur, alors que lusage biblique a conduit à la situation actuelle. Seule une remise en place historique des récits bibliques et leur réactualisation donneront aux Eglises une dimension progressiste et une projection dans le futur avec la nécessaire fin du concept de la dominance dune seule espèce, lespèce Homo sapiens. Cet anthropocentrisme, sur lequel sont fondées les trois religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et lislam, condamne aujourdhui cette même espèce. Avec lexplosion démographique liée à un développement socio-économique anarchique, les phénomènes environnementaux ont une complexité que les citoyens découvrent subitement avec impuissance et peur face aux perspectives incertaines de lavenir. Il ny a aucune place pour une autorité ou un pouvoir ecclésial de prôner un devoir dobéissance. Même le coup de projecteur sur la « sauvegarde de la création » fut un arbitraire qui laissa place aux intérêts et aux fantasmes de ceux qui lont manié. LEcologie (la science) marque une frontière nette entre Science et Théologie et le « silence » de la Bible laisse toute la place à cette science qui énonce dans ses conclusions des lois de la nature, dont certaines sont contraires aux dogmes religieux. Pour la première fois, lhomme actuel est seul face à son destin, non plus comme fils du Père, mais comme père pour ses fils, et il saperçoit enfin que Dieu la chassé de lEden.
Publication reproduite avec l'accord exprès de la Rédaction de Réforme |