Echanges, n° 257 (novembre 2001), p. 11
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La différence n’est pas anodine et elle peut expliquer la situation financière de l’Eglise. Si le don est l’« action de donner » ou la « chose donnée », c’est aussi « ce que l’on abandonne sans rien recevoir en retour ». Au contraire, la cotisation est une « collecte d’argent », une « somme à verser par… les paroissiens en vue de dépenses communes ». Quant à cotiser, c’est « contribuer, chacun pour sa part, en vue de réunir une certaine somme en vue d’une dépense commune », c’est aussi « verser une somme régulière à… sa paroisse ». Ainsi se pose la question : faire un don ou payer une cotisation ? La réponse me paraît simple : je contribue à l’Eglise en payant ma cotisation (et pour ceux que le mot cotisation offusquerait, remplacez-le par le synonyme « contribution »), mais cela ne m’empêche pas de faire un ou des dons. La cotisation serait une somme que les paroissiens définissent démocratiquement et votent lors de leur assemblée générale et que chacun s’engage à payer. Pourquoi pas un pourcentage des revenus déclarés… aux impôts ? La cotisation est aussi la somme dont le président du Conseil presbytéral doit justifier la dépense en fonction du budget voté par l’assemblée générale et les paroissiens votent (ou non) le quitus. En d’autres termes, la cotisation est un geste volontaire, une contribution marquant l’appartenance à la paroisse, un paiement qui implique obligatoirement une reconnaissance démocratique du paroissien non comme quelqu’un qui « abandonne sans rien recevoir en retour », mais au contraire comme un membre vrai de l’Eglise, ce pourquoi j’ai été baptisé et ce pourquoi j’ai demandé confirmation.
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