Echanges, n° 256 (octobre 2001), p. 11
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Dans un monde de plus en plus en évolution (et plus il bouge et plus il a tendance à bouger selon la 2e loi de la thermodynamique), les repères, les identités, les affiliations tendent à se brouiller, entraînant une dissolution des cultures particulières (y compris la religieuse). Celles-ci ne sont plus ni structurantes, ni rassurantes et de moins en moins capables de sauvegarder un sentiment d’appartenance. Il est donc de plus en plus difficile de se « situer » dans ce qui implique des règles communes, des valeurs partagées, des types de comportements. Notre éventail s’ouvre sur des possibilités illimitées, mais l’absence de repères pour guider le choix de chacun tempère vite l’ivresse de liberté. L’Eglise n’y échappe pas ! Les questions mal posées et les décisions éludées seront de plus en difficiles à prendre plus tard, car le temps aggrave les difficultés, mais aussi parce que l’inaction, tout comme l’inertie, discrédite toute la structure. Moins elle agit aujourd’hui et moins elle aura les moyens humains et financiers d’agir demain. Ceux qui resteront ne seront pas des « protestants » (ou des frondeurs), mais ceux qui se contenteront de l’Eglise qu’on leur propose. Contrairement à certains objets matériels, l’Evangile ne s’use que si l’on ne s’en sert pas !
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