Echanges, n° 248 (décembre 2000), p. 12

 

Révolution technologique et évolution paroissiale : un point de vue

 

Au cours des années 1990, la révolution technologique provoqua une onde de choc au moins aussi importante que l'apparition de l'imprimerie, au cours des années 1440, dont la Bible en fut la première bénéficiaire. Il est déjà loin le temps où nous jouions avec la boîte « Le petit Imprimeur » ; nos enfants et petits-enfants, eux, pianotent sur un clavier d'ordinateur ! Entraînés par la spirale d'une révolution mondiale à la fois culturelle, économique, industrielle, sociale, nous avons été projetés dans le cyberspace. Face à la mutation de la communication, engendrant le développement d'une nouvelle conscience mondiale et de nouvelles relations sociales, les communautés ecclésiales se sont laissé surprendre par le chambardement des habitudes et des routines, parfois séculaires. Pouvons-nous imaginer que dans une dizaine d'années, disques, pellicules photo, livres feront figure d'antiquités dans l'ère du tout numérique ?

Que faire alors ?

D'aucuns ont crié au diable, d'autres à l'utopie. La réalité et la sagesse devraient conduire nos responsables à adapter les structures ecclésiales, à modifier les façons de travailler, d'informer et de communiquer, à choisir des hommes et femmes capables de mettre en oeuvre et développer les nouvelles technologies, c'est aussi mettre « l'imagination au pouvoir »  (selon un slogan de Mai 68 !) pour animer avec un esprit progressiste l'organisation des paroisses, des associations caritatives et autres structures de bienfaisance. Quelques pistes dans le désordre :

   - informatiser l'ensemble des acteurs de la paroisse, notamment les pasteurs, les secrétaires ;
   - demander aux responsables paroissiaux d'être des internautes affirmés et confirmés ;
   - développer des sites Web paroissiaux et régionaux ;
   - créer une commission régionale technique et éthique du multimédia ;
   - professionnaliser les structures ecclésiales pour les adapter à la vitesse (ce qui n'est pas le propre, en général, des structures sociales) tout en respectant la temporalité ;
   - assurer par Internet la majeure partie de la circulation, non seulement de l'information, mais aussi de la communication ;
   - permettre le versement des dons et de la quête par carte bancaire.

Le concept classique de la paroisse, comme de toute structure associative, fait de moins en moins recette, le monde est en bouleversement et le bénévolat traditionnel avec lui. La survie des paroisses et de l'ERF est au prix d'une mutation, peut-être drastique ! Et si déjà nous commencions à en parler avec une écoute et une volonté de mise en oeuvre.

Christian de Mittelwihr, Directeur de Recherches au CNRS


 
Réponse à la proposition faite par J. Carpieu (p. 12 de "Echanges" n° 247 - novembre 2000)

 
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