Bulletin trimestriel de l'Association de Défense des Intérêts du 7e Arrondissement,
n° 9 (juin 2005), p. 5.

 

Commentaire suite à l'article "Le Goéland leucophée des archipels marseillais" par Julie DELAUGE, chargée de Mission au Conservatoire-Etudes des Ecosystèmes de Provence, dans le même Bulletin (p. 4-5)


Les goélands : espèce protégée !

 

    Le goéland dans la région marseillaise (communément appelé gabian) est un bon exemple des dégâts que peut occasionner une dite « sauvegarde » de la biodiversité en l'absence d'une gestion raisonnée et raisonnable des milieux anthropisés (transformés par l'homme). Deux autres exemples sont le loup dans les Alpes et le cormoran dans la Bresse. À rappeler que les espèces protégées sont presque toujours de grande taille et en haut de la pyramide alimentaire, c'est-à-dire en bout de chaîne alimentaire sans prédateur. Toute population en l'absence de prédateur tendra à évoluer en fonction de la source de nourriture disponible : avec les décharges et ordures urbaines à ciel ouvert, le facteur limitant à l'accroissement de la population de goélands sera la place disponible, il en reste encore beaucoup !
    Quand une espèce protégée comme le goéland atteint plusieurs centaines de milliers d'individus dans la région marseillaise, il faut revenir au plus vite sur le concept de protection, car ce n'est plus le goéland qui est en danger, mais le milieu qu'il colonise et toute la biocoenose qui y vit naturellement. On peut même se demander si les scientifiques sont capables d'assumer la gestion du milieu pour empêcher une telle dérive avant que les dégâts soient irrémédiables. Sinon, il faut accepter de voir la « nature » évoluer sous la contrainte humaine et à la merci des décisions et des choix politico-scientifiques.

 

Christian de Mittelwihr

 

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