Bulletin trimestriel de l'Association de Défense des Intérêts du 7e Arrondissement,
n° 12 (juin 2006), p. 3.
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Le Centre d’Océanologie va-t-il déménager à Luminy ? En 1989, à l’occasion du centenaire de la Station Marine d’Endoume, devenue quelques années auparavant le Centre d'Océanologie de Marseille, on ne fêta plus que des murs, et non pas 100 ans de rayonnement scientifique en mer Méditerranées et au-delà, avec un apogée dans les années 1960-70. Cette Station que tout vieux Marseillais connaissait mieux sous le terme « l’Aquarium » a marqué de son leadership l’écologie et la paléoécologie marine méditerranéenne, devenant la première station marine d’Europe et une des plus grandes dans le Monde. Ses navires, dont l’Antédon et l’Alciope, amarrés au pied de la mairie sous le regard de Gaston Deferre, lui aussi un homme de la mer (qui ne connaissait pas son voilier Palynodie ?), sillonnaient la côte de Port-St-Louis à l’île de Port-Cros. Et sans oublier ses antennes : la Station Marine de Tuléar à Madagascar créée en 1961, et, l’antenne de La Rochelle. Les moyens financiers étaient à la hauteur des ambitions des recherches et de leurs résultats. Durant ces années de grandeur, le CIQ de Malmousque menait des actions contre la Station pour les problèmes de stationnement et de circulation dans Malmousque, jusqu’à souhaiter sa délocalisation. Puis, les temps ont changé, Malmousque aussi, les choses évoluent, une nouvelle page va se tourner et tout d’un coup, on s’en inquiète ! Les scientifiques de cette époque sont partis à la retraite, et les « nouveaux», souvent des néo-marseillais, ne se préoccupent plus des dorures anciennes, et peut-être même ne connaissent pas l’histoire scientifique qui a rendu illustre le lieu dans lequel ils travaillent. Depuis quelque 35 ans, cette structure CNRS/Université se partage entre le site de Malmousque et le campus de Luminy où se situe maintenant la majeure partie du centre. Un recentrage est scientifiquement souhaitable, il est évoqué depuis une vingtaine d'années, en même temps que les thématiques scientifiques ont évolué et changé, différentes de celles des années 60-70. Plus aucune eau de mer ne coule au robinet dans les laboratoires depuis des lustres. Un signe de la baisse, pour ne pas dire chute, des crédits institutionnels, la fin de moyens récurrents pour l'océanographie biologique et l'écologie marine pour développer ses thèmes de recherches. À Malmousque, certains murmurent le mot de délocalisation, voire de démantèlement, mais ce n'est que par peur de ce qui pourrait advenir des locaux, très bien placés, face à la mer... le quartier est agréable, la vue belle... On peut, avec une larme au coin de l'oeil et un sanglot au fond de la gorge, se rappeler ses souvenirs de jeunesse, le quartier a bien changé depuis l'Aquarium ! Même les « Flots-Bleus » ont disparu, et vigilance et mobilisation n'y ont rien changé. Le citoyen se préoccupe des effets qui le touchent directement, mais pas des causes dont il est, parfois indirectement, le responsable ! Dans sa ville, dans son quartier, il faut aussi savoir accepter les changements, surtout dans un quartier qui ne connaît plus les problèmes de stationnement, ni de circulation d’il y a plus de 15 à 20 ans. Et aussi de bien s’informer. Dans le cas du Centre, globalement le terrain non bâti (sauf la Villa Nord-Cap au fond du jardin) appartient à la ville et les édifices au Ministère de l’Education. Quant à l’idée d’y faire un centre culturel, il faudra bien mesurer ce que cela coûtera au citoyen et le problème de stationnement que cela posera. Pas sûr que cela ait été bien calculé. Et puis les bruits disent que tout cela ne sera que pour 2013 au plus tôt.
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