Numéro 3076 (29 avril - 5 mai 2004) de
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« La France devra consacrer 3% du PIB en 2010 à la Recherche » fut la promesse du candidat Chirac, plusieurs fois rappelée par le Premier Ministre Raffarin, mais dont on a jamais vu le début de réalisation. Cette promesse avait, à l'époque, laissé les chercheurs dubitatifs tant l'augmentation des crédits et du nombre de chercheurs devait être forte, pour ne pas dire énorme ! En effet, pour atteindre ces 3 %, les dépenses de recherche auraient dû progresser de 8 % par an, alors qu'elles ne furent que de 2,6 % au cours des dix dernières années. Aux seuls EPST (Etablissements publiques scientifiques et techniques, dont le CNRS) fut promis le 1%, ce qui impliquait que les crédits (qui représentaient 0,61 % du PIB en 2000) augmentent de 10 % par an d'ici 2009 soit 5 fois plus que la progression constatée au cours des 10 dernières années.
« En colère, les chercheurs du CNRS ? »
Ces objectifs récemment réaffirmés par le président de la République ont aussi des effets en terme d'emploi. Fin 2000, il y avait, en équivalents plein-temps, 127 000 chercheurs dans notre pays. Pour atteindre les 3 % du PIB avant 2010, ce nombre devrait progresser de 46 000 emplois en équivalents plein-temps soit 9 000 recrutements supplémentaires par an, chiffre auquel il faut ajouter environ 5 000 départs à la retraite par an, soit 14 000 docteurs par an en équivalents plein-temps. Pour l'ensemble des seuls EPST, cela implique 11 000 chercheurs supplémentaires d'ici 2010, soit 2200 par an plus 700 pour compenser les départs à la retraite - près de 2 000 par an pour le seul CNRS.
Publication reproduite avec l'accord exprès de la Rédaction de Réforme |
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© 1998-2004 Réforme - N°3076 - 29 avril - 5 mai 2004