Numéro (17-23 février 2000) de
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Pourquoi cette hystérie collective pour rendre les plages propres ? MITTELWIHR
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"Erika" : Plus jamais quoi ? "Plus jamais çà !" a mené quelques dizaines de milliers de citoyens à manifester et beaucoup d'autres pensent la même chose. Mais combien d'entre eux font le plein à la station-service la moins chère, roule diesel, car le prix au litre est moins cher, tous font-il vérifier tous les 6 mois le réglage du carburateur ? Peu importe, tous considèrent la catastrophe dite écologique de l'Erika comme inacceptable.
Mais qui hurle à la catastrophe écologique ? Les maires à cause de leurs plages souillées, les offices du tourisme qui veulent leurs touristes dès le printemps tout comme les boutiques et hôtels, les mareyeurs, ostréiculteurs et pêcheurs qui veulent écouler leurs produits, les associations diverses, notamment pour les oiseaux mazoutés, mais qu'en pensent les scientifiques. J'en ai entendu un dénoncer les actions ravageuses de la horde des bonshommes en jaune avec leurs pelles, râteaux, bulldozers, seaux, une seule une fois, il a dû finir dans le "bac à mazout", même la ministre de l'environnement a failli y atterrir.
Alors qu'est-ce de nos jours une catastrophique écologique ? Le déversement accidentel d'un produit naturel (100 % biodégradable, mais malheureusement pas avant la prochaine saison estivale !) ayant des conséquences économiques catastrophiques, une tempête exceptionnelle, phénomène naturel, ravageant des milliers d'hectares de forêts mais ayant des conséquences économiques catastrophiques, un feu de forêt en milieu méditerranéen, tout aussi naturel (même si la mise à feu peut être volontaire) souvent bénéfique écologiquement mais ayant des conséquences économiques catastrophiques, le développement naturel de l'algue Caulerpa taxifolia en Méditerranée après une introduction accidentelle ou par migration, etc... Bien sûr que non, ces phénomènes n'ont rien ni de catastrophiques, ni d'écologiques, simplement une implication économique. La vraie catastrophique écologique est, par exemple, la destruction de la forêt tropicale amazonienne, mais cela s'appelle exploitation et gestion de la forêt, tout comme l'usage des nitrates répandus par les agriculteurs s'appelle l'agriculture industrielle et moderne, comme l'accumulation de déchets et d'ordures...
Mais que sont devenus les dizaines de rapports scientifiques sur les conséquences des marées noires, ni si catastrophiques, ni si noires ? Alors pourquoi cette hystérie collective pour rendre les plages propres en les dénaturant écologiquement, afin que quelques milliers de vacanciers consomment des centaines d'Erika pour passer quelques jours, surtout à dépenser de l'argent, sur des plages atlantiques.
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