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  • Vers la fin du national-catholicisme espagnol ?

    Depuis le changement de gouvernement, l'église catholique espagnole, simplement nommée Iglesia en espagnol et en Espagne, comme on confond chrétien et catholique en français et en France, a de plus en plus de motifs de préoccupation et de mécontentements, surtout avec la mise en cause de sa situation privilégiée, comparée aux autres religions, grâce au financement étatique, environ 350 millions € en 2005, dont 140 pour les salaires du clergé. En effet, et enfin, le gouvernement socialiste a rappelé que l'Etat doit appliquer le principe d'égalité entre citoyens sans discrimination de sexe, de religion et de langues : cela vaut pour toutes les confessions religieuses qu'elles soient majoritaires ou minoritaires. Si l'église catholique revendique environ 35 millions d'âmes (90% de la population), les Protestants, principalement évangéliques, sont environ 1 million, les musulmans entre 500 000 et 1 million, les orthodoxes 350 000, les témoins de Jéhovah 200 000, les juifs 40 000, les mormons 30 000 et les bouddhistes 5 000. Les confessions minoritaires, environ 9 % de la population, ont des exigences diverses, mais globalement souhaitent les mêmes privilèges que l'église catholique (ou que toutes aient les mêmes !) en l'absence manifeste de neutralité religieuse de l'Etat espagnol, et elles regrettent la discrimination maintenue et expressément revendiquée par l'église majoritaire, avec ingérence du Vatican dans la gestion démocratique du pays.

    En effet, l'église catholique continue d'exiger des autorités d'un état constitutionnellement laïc, ce qui ne l'empêche de maintenir une convention avec le Vatican, un traitement particulier comparé aux autres religions. Et pourtant, seulement 33 % des Espagnols ont coché la case sur la feuille d'impôts pour un reversement d'une part à l'église catholique et 72 % souhaitent que l'église catholique ne perçoive plus de denier public. Au cours des quatre dernières années, les jeunes catholiques pratiquants sont passés de 29 à 14 %.
    Le gouvernement vient de normaliser les relations entre l'Etat et les Protestants, Musulmans et Juifs en leur allouant 3 millions € au travers d'une fondation, présidée par le ministre de la Justice. Le crédit ne pourra être utilisé pour le culte, ni pour payer des salaires. Il faut rappeler que ces trois confessions avaient signé des accords de coopération avec l'Etat en 1992, accords que le gouvernement Aznar (Parti populaire) avait toujours refusé de ratifier. La principale organisation protestante, la Federe (Federación de entidades religiosas evangélicas de España), accède partiellement à ses revendications.

    L'Espagne fait un premier pas vers la laïcité. Pourtant, le chemin est encore difficile, alors qu'il ne s'agit que d'appliquer ou de respecter la Constitution !

    Christian de Mittelwihr

    Blogade 1 - Mise en ligne le 29 mars 2005

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