Ceux qui ont le pouvoir et ceux qui cherchent à l’acquérir ne trouveront pas dans la Bible de quoi conforter leur appétit. Le mot pouvoir, y apparaissant environ 80 fois selon les traductions, n’est pratiquement jamais utilisé dans le sens que nous tendons à lui donner aujourd’hui. En effet, si les définitions sont multiples, celle qui correspond le mieux actuellement est « possibilité d’agir sur quelqu’un, sur quelque chose » en synonymie avec autorité – hégémonie – omnipotence - toute-puissance, etc.

Platon écrivait : « La plupart des hommes au pouvoir deviennent méchants ».

Pour H. Kissinger, « le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême ».

A. Einstein soulignait que « l’effort d’unir sagesse et pouvoir aboutit rarement et seulement très brièvement ».

Machiavel était déjà machiavélique en disant « aussi est-il nécessaire au Prince qui se veut conserver qu’il apprenne à pouvoir n’être pas bon ».

Combien j’aurais fait miennes ces paroles de G. Halimi « Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent exactement une idéologie, une mentalité, un état d’esprit. Laisser passer un mot, c’est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n’y a qu’un pas. »

F. Bacon n’aurait-il pas raison en pensant que « le vrai pouvoir, c’est la connaissance ».

…Voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. (Apocalypse 6, v. 8)

De quoi interroger tous les Chrétiens qui disposent d’une once de pouvoir… Et combien l’envie de puissance n’est que vanité.